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Stress thermique et acidose : le lait et le TB prennent un coup de chaud

Durant l'été, il peut être préférable d'humidifier la ration avec 1 à 2 l d'eau/VL et d'ajouter 250 g/VL de bicarbonate de sodium. (©Terre-net Média)

Vous avez chaud ? Vos vaches laitières aussi ! Et on leur demande simultanément de mener à bien une gestation, de produire du lait, et pour les génisses de terminer leur croissance. Alors comment adapter l’alimentation pour minimiser l’impact de ce stress ? Quelles mesures prendre ? Julie Vallet du cabinet BDM les détaille pour vous.

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Les vaches souffrent davantage de la chaleur que du froid. Le THI, Temperature Humidity Index, permet de situer à quel point elle peut être perturbée par l’élévation d’une température combinée à une humidité élevée. On remarque alors qu’une vache peut être perturbée dès 22°C ! Et ce, même si sa température corporelle se situe autour de 38,5°C et celle de son rumen 40°C.

Indice température-humidité pour les vaches laitières. (©DR)

 

Stress thermique

Index

THI

Fréquence respiratoire

Temp rectale

Stress léger

68<THI<71

> 60/min

> 38,5°C

Stress modéré

72<THI<79

> 75/min

> 39,5°C

Stress grave

80<THI<89

> 85/min

> 40°C

Stress sévère

     THI>90

> 120/min

> 41 °C

L’adaptation à cet environnement demande un réel effort aux animaux. Ils évacuent la chaleur corporelle par les voies respiratoires, provoquant une alcalose respiratoire. Ceci entraîne une baisse du bicarbonate disponible naturellement chez l’animal, et favorise donc l’acidose ruminale. Ce phénomène est accentué par la transpiration et les pertes urinaires, il faut veiller au confort du bâtiment et à l’accès à l’eau. Enfin il résulte de tout ceci une baisse de l’ingestion, une dégradation des performances et diverses conséquences sanitaires. En pratique, qu’observe-t-on ?

L’alcalose respiratoire entraîne l’acidose

Les vaches salivent moins, mangent moins, à cause de la chaleur elles économisent des déplacements, et ruminent moins. D’autre part, elles boivent plus. Dans la transpiration et les urines, elles perdent du potassium, du sodium. En même temps, le rythme respiratoire augmente, donc le CO2 expiré, ce qui crée une alcalose respiratoire et le bicarbonate sanguin se déstocke. Tous ces phénomènes cumulés expliquent ce phénomène d’acidose.

Quelles solutions alimentaires ?

Lait : baisse de production et de TB

Les vaches hautes productrices (VLHP) et fraîches vêlées sont les plus sensibles au stress thermique, mais les taries et les génisses souffrent aussi ! En effet, le stress thermique affecte le développement des cellules sécrétoires au moment du tarissement, ce qui pénalise le démarrage de la lactation. Ainsi, les VLHP peuvent perdre 1 à 4 kg de lait (moyenne en France 2,4 kg) et jusqu’à 3 points de taux butyreux (TB).

De l'eau et encore de l'eau

Par fortes chaleurs, une vache peut boire jusqu’à 200 litres d’eau par jour ! L’eau doit être accessible sans que la vache n’ait trop à se déplacer.

Conserver ses vaches en état

Le statut antioxydant fonctionnant au ralenti durant cette période, le risque de cellules somatique et de mammites augmente. Les dépenses énergétiques d’entretien augmentant (pour gérer la thermorégulation), il faut garder un œil sur l’état corporel des animaux. Il faut également être plus vigilant sur les risques de boiteries et fourbures.

La reproduction elle aussi est touchée : les vaches en situation d’acidose ruminale sont plus difficiles à féconder. Le stress thermique est responsable de 10 % de taux de non-retour après l’IA1 chez la vache laitière, et on a une augmentation des inséminations non fécondantes. La mortalité embryonnaire et les avortements augmentent également. D’autre part, il y a un effet délétère sur la mobilité des spermatozoïdes et sur leur résistance à la congélation.

Mis à part l'alimentation, il faut soulager les animaux en leur procurant un environnement ombragé et aéré. Pour le confort des vaches, si elles sont au pré, choisir des pâtures avec plusieurs point d’eau et un accès à l’ombre quel que soit le moment de la journée. Dans les bâtiments, il peut être judicieux d’installer un système de brumisation, ou mieux d’aspersion, et des ventilateurs, jouer avec l’ouverture des portes, des faîtières et des bardages mais surtout limiter les temps d’attente des animaux avant et après la traite, vérifier le nombre de places à l’auge et de couchage.

 

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